Gustave le farfadet

11 septembre 2006

Dépendance

Ca doit être le mot du nouveau millénaire. Dépendance à la télé, aux amis, aux sorties, au téléphone, à msn et internet (je fais l'impasse sur la drogue et l'alcool, trop cliché). On en arrive à rester planté pendant deux heures devant sa liste de contact en se demandant si quelqu'un va enfin se connecter (y en à déjà pleins des connectés mais c'est ceux à qui on parle jamais, qui sont là pour nous donner le sentiment qu'on connait pleins de gens). Dans le genre assez glauque y a aussi la manie d'aller voir ses mails 15 fois par jours pour voir si par hasard on nous a écrit ou alors quand l'ennui est total on peut passer des heures à observer la liste "téléchargements" d'eMule en se disant "wouhou, dans deux heure je vais enfin pouvoir tuer le temps en regardant le dernier épisode de Prison Break..." et en attendant on patiente... Bon ça c'est pour le côté "j'ai un ordi je sors pas de chez moi... voir des vrais gens, faut pas se fouttre de moi!", mais le plus traître de nos compagnons c'est quand même ce foutu portable qui traine dans nos poches prêt à nous faire vibrer les couilles par suprise à la moindre occasion. Tant qu'il vibre tout va bien, et tout d'un coup le piège se referme, on a notre contact préféré (généralement du sexe opposé, j'aime pas que mes potes me fassent vibrer les couilles...) a qui on envoie pleins de messages insipides par jours et en général au bout de quelques semaines ça s'arrête. Et la c'est la panique. Notre tête commence à produire plus de films que Bollywood, on se remet en question de notre naissance à aujourd'hui, et on a qu'une envie c'est d'exploser cette saloperie de petite boîte qui ne nous fait plus vibrer... jusqu'a ce qu'on trouve quelqu'un d'autre a qui écrire et on redevient tout autant cons... ou que notre ami(e) de message remette un peu de sousous sur son p'tit téléphone. On frise l'ulcère pour rien. Tout ça parce qu'on a peur qu'un beau jour tout le monde nous oublie et nous laisse pourrir au fond de notre chambre. Enfin bon, je m'en fous, perso j'ai toujours msn et eMule... En attendant de trouver une femme pour passer le temps ^^, mais bon, quand elle sera vieille grosse et moche je retournerai devant mon ordi, et plus personne ne me fera vibrer les couilles...

01 septembre 2006

James Delleck - Antechrist

"Il a compris qu'il était dans un hopital? J'crois pas qu'il ait compris là, parce que apparemment c'est un patient qui a de graves troubles de la personnalité, parce qu'il parle toujours à la première personne du pluriel: nous sommes là, nous ne prendrons pas le traitement, nous... Je sais pas combien ils sont mais apparament il est pas seul."

Ma perception altérée, j'entrevois la porte blanche,
De la cellule capitonnée, il pleut nous sommes dimanche.
Rien ne change, l'autre moi me noie dans des obscures méandres,
Alors je reste constamment dangereux comme la braise sous la cendre.
Encore aujourd'hui, victime de pulsions inouïes,
D'une funeste amabilité j'ai arraché l'oreille du psy.
Par les conduites d'air s'échappe une odeur familière
Qui me plonge dans mon enfance noircie par la colère.
Nouveau-né, j'étais déjà dans divers faits divers,
Dix étages dévalés d'un coup, jeté au vide-ordure par ma mère.
Perturbée, elle dit avoir mis au monde un serpent,
Mais pour notre malheur à tous, je suis vivant.
Maintenant la résonnance macabre des portes métalliques,
Rythme mes jours glauqes comme une vieille devant Derrick.
Alors je vagabonde du regard en état psychotique
Et m'amuse même d'une mouche et de son vol chaotique.
Je me sens comme un instrument désaccordé,
Le mal n'a de cesse de me décharner,
L'oeil hagard, je survis dans ma carcasse livide,
Pendant que l'ombre du silence ébloui mes journées vides.

"Je vois qu'il a été incohérent, donc à l'état de dieu, alors il alterne entre mutisme et imprécations mystiques..."
"Apparemment c'est quelqu'un qui a déjà tué?"
"Semble-t-il, enfin non, pas semble-t-il... Sûr!"

Retenu derrière le mirroir opaque de la démence,
Les neuroleptiques en camisole chimique maintiennent mon errance.
Enfoui dans un corps au réactions plus que brutales,
Je fais et sculpte mon dessin dans la matière fécale.
Même les prêtres de tout bord m'ont innondés de prières,
Mais comme un trou noir j'ai englouti la lumière.
J'essaie d'apprivoiser ce qui me ronge, c'est fou,
Quand je crie à l'aide mon corps ne donne que des coups.
Le démon qui me hante m'a presque remplacé,
Et passe sous silence le peu qu'il me reste de pensée.
Otage et non victime de troubles mentaux,
La science ne conclut qu'à la perturbation des circuits neuronaux.

C'est anormal... Mais quelle formidable impression d'exister en étant la main du mal!
Avez-vous déjà éclaté un oesophage avec une branche,
Ou senti craquer la cage thoracique d'un petit ange,
Ou tout simplement écouter... un poul... ralentir... puis disparaître.
Moi personne ne m'a aimé alors pourquoi devrais-je aimer les autres?
Tous m'appellent l'antechrist mais je ne suis que l'apôtre.
Je crée le deuil en arrachant les vies, demain peut-être la tienne,
Et j'ai les ongles noirs du sang séché par la haine.

"Moi je sais que je peux dire que tous les patients qui sortent d'ici, moi je les considère toujours comme dangereux, on peut pas dire que du jour au lendemain après 6 mois..."
"Ils resteront dangereux même s'ils quittent cette unité?"
"Ben pour moi y a toujours un risque..."
"Ca fait peur ce que vous dites alors... Cette réinsertion du coup elle peut se faire au prix d'une autre victime s'il y a rechute..."
"...C'est vrai que c'est le risque..."